Sous ce nom presque bucolique, rappelant nos vertes forêts, se cache en réalité une des techniques les plus fourbes du marketing moderne, très utilisée dans le secteur des cosmétiques...
« On veut du green, green, greenwashing ! », chantait joyeusement le groupe Tryö en 2012. Un appel à la consommation de lessive écologique ? Que nenni ! Ces musiciens engagés dénonçaient déjà une technique de communication bien connue des industriels, et qui, depuis, a pris de l’ampleur. Mais qu’est-ce que c’est, au juste, le greenwashing ?
Contraction des mots anglais green (vert) et washing (lavage), sa traduction française revient à « écoblanchiment » ou « verdissage ». Des mots qui sonnent « beurk », et pour cause ! Il s’agit d’un procédé de marketing consistant à donner une image écoresponsable à une marque ou une gamme de produits, alors qu’il n’en n’est rien. Les multinationales (grosses pollueuses) adorent s’en servir pour blanchir non pas leur argent, mais bel et bien leur image de marque. Les exemples sont légion : lessives, alimentation, restauration rapide, on nous greenwash de tous les côtés !
© CC
Le secteur des cosmétiques n’y a pas échappé, bien au contraire. Il faut dire qu’avec la tendance au retour au naturel, tout le monde veut sa part du gâteau, quitte à mentir sournoisement au consommateur.
Certaines marques de cosmétiques conventionnels rivalisent d’ingéniosité pour nous convaincre que leurs produits sortent tout droit du ventre de Mère Nature. Pour cela, plusieurs techniques de manipulation, euh pardon, de marketing sont utilisées.
En grandes surfaces ou en pharmacies, il y en a qui en font des tonnes. Derrière les termes « nature », « pur » ou encore « végétal », couplés à un emballage un peu trop verdoyant pour être fiable, ces marques d’hygiène et de soin corporels nous racontent en vérité de belles salades ! Car en regardant de plus près la composition de ces produits, on réalise très vite qu’ils n’ont de naturels que leurs noms.
Qui ne s’est jamais laissé tenter par un produit portant la mention « sans parabens», « sans silicones », « sans sulfates » ou encore « aux extraits naturels de » ? Hélas, ces négations rassurantes ne sont souvent là que pour nous faire oublier les ingrédients nocifs présents dans le produit. Pire : ces substances retirées de la composition sont la plupart du temps remplacées par des éléments tout aussi contestables, mais moins connus du grand public.
Il n’est pas rare de voir un produit cosmétique conventionnel affiché fièrement la présence d’un ingrédient bio dans sa composition : « huile d’amande douce bio », « pur beurre de karité », ou encore « tant de % d’ingrédients naturels ». Cela n’en fait pas pour autant un produit bio. De même, le fait d’être élaboré à partir de substances naturelles ne rend pas forcément un produit écologique : les « tant de % » restants, correspondent souvent à des ingrédients bien chimiques, interdits en cosmétique bio.
Toute consommatrice non-avertie peut facilement tomber dans le piège du greenwashing. Pour ne plus se faire duper, deux solutions s’offrent à nous.
Les labels nous offrent des garanties quant à la nature et à la qualité biologique des produits cosmétiques certifiés. Leur présence reste donc (normalement) un gage de confiance
>>> A lire : labels, comment s'y retrouver?
Si le produit choisi n’affiche aucun label, le seul moyen de savoir s’il est correct écologiquement parlant est de s’intéresser à sa composition ou à la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetics Ingredients). Le hic ? Les non-initiées n’y comprendront pas grand-chose... Mais comment s’y retrouver dans ce charabia latino-scientifique ? En apprenant à repérer en priorité les ingrédients les plus nocifs (voir encadré).
Le site www.laveritesurlescosmetiques.com propose également une sorte de « traducteur » d’ingrédients, très pratique pour les novices en la matière. Enfin, retenons que plus la liste INCI est longue, plus c’est mauvais signe.
© CC/Everypixel
L’association de consommateurs UFC-Que Choisir nous a récemment fait frémir d’angoisse en publiant une liste de 185 produits cosmétiques contenant des substances potentiellement dangereuses pour la santé. Sans oublier l’enquête réalisée par le magazine 60 Millions de consommateurs en octobre 2015, révélant qu’un produit cosmétique sur deux contient « au moins une molécule indésirable ». De quoi se pencher sérieusement sur la question des ingrédients à éviter dans nos cosmétiques. En voici les principaux :
▶le sodium (ou ammonium) lauryl sulfate : dans les shampooings, gels douche, savons, dentifrices... Cet agent lavant et moussant peut provoquer des irritations. À ne pas confondre avec le sodium laureth sulfate, qui est moins irritant.
▶ les parabens : dans les crèmes, laits pour le corps, déodorants, gels douche, dentifrices... Qu’il s’agisse de butylparaben, propylparaben, sodium butylparaben, sodium propylparaben, potassium butylparaben ou potassium propylparaben, ces molécules sont des perturbateurs endocriniens. Il vaut mieux les éviter chez les femmes enceintes, les bébés et les adolescents.
▶ le methylisothiazolinone (MIT) : dans les crèmes, laits pour le corps, lingettes bébé, shampoings... Ce conservateur, tout comme le methylchloroisothiazolinone (MCIT), est un allergène.
▶ le phenoxyethanol : dans les crèmes, laits pour le corps, déodorants, lingettes bébé... Ce conservateur est sérieusement soupçonné d’être nocif pour le foie et le sang des bébés.
▶ le triclosan : dans les dentifrices, déodorants, bains de bouche, savons intimes... Cet agent antibactérien est suspecté d’être un perturbateur endocrinien, agissant sur les oestrogènes et la fonction thyroïdienne.
Pour être vraiment sûre de la composition des produits que l’on achète, le site d’UFC-Que Choisir propose de télécharger sa “carte-repère des molécules toxiques” à éviter dans les cosmétiques, à garder sur soi et à regarder lors de ses achats : www.quechoisir.org.
« On veut du green, green, greenwashing ! », chantait joyeusement le groupe Tryö en 2012. Un appel à la consommation de lessive écologique ? Que nenni ! Ces musiciens engagés dénonçaient déjà une technique de communication bien connue des industriels, et qui, depuis, a pris de l’ampleur. Mais qu’est-ce que c’est, au juste, le greenwashing ?
Contraction des mots anglais green (vert) et washing (lavage), sa traduction française revient à « écoblanchiment » ou « verdissage ». Des mots qui sonnent « beurk », et pour cause ! Il s’agit d’un procédé de marketing consistant à donner une image écoresponsable à une marque ou une gamme de produits, alors qu’il n’en n’est rien. Les multinationales (grosses pollueuses) adorent s’en servir pour blanchir non pas leur argent, mais bel et bien leur image de marque. Les exemples sont légion : lessives, alimentation, restauration rapide, on nous greenwash de tous les côtés !
© CC
Le secteur des cosmétiques n’y a pas échappé, bien au contraire. Il faut dire qu’avec la tendance au retour au naturel, tout le monde veut sa part du gâteau, quitte à mentir sournoisement au consommateur.
Certaines marques de cosmétiques conventionnels rivalisent d’ingéniosité pour nous convaincre que leurs produits sortent tout droit du ventre de Mère Nature. Pour cela, plusieurs techniques de manipulation, euh pardon, de marketing sont utilisées.
En grandes surfaces ou en pharmacies, il y en a qui en font des tonnes. Derrière les termes « nature », « pur » ou encore « végétal », couplés à un emballage un peu trop verdoyant pour être fiable, ces marques d’hygiène et de soin corporels nous racontent en vérité de belles salades ! Car en regardant de plus près la composition de ces produits, on réalise très vite qu’ils n’ont de naturels que leurs noms.
Qui ne s’est jamais laissé tenter par un produit portant la mention « sans parabens», « sans silicones », « sans sulfates » ou encore « aux extraits naturels de » ? Hélas, ces négations rassurantes ne sont souvent là que pour nous faire oublier les ingrédients nocifs présents dans le produit. Pire : ces substances retirées de la composition sont la plupart du temps remplacées par des éléments tout aussi contestables, mais moins connus du grand public.
Il n’est pas rare de voir un produit cosmétique conventionnel affiché fièrement la présence d’un ingrédient bio dans sa composition : « huile d’amande douce bio », « pur beurre de karité », ou encore « tant de % d’ingrédients naturels ». Cela n’en fait pas pour autant un produit bio. De même, le fait d’être élaboré à partir de substances naturelles ne rend pas forcément un produit écologique : les « tant de % » restants, correspondent souvent à des ingrédients bien chimiques, interdits en cosmétique bio.
Toute consommatrice non-avertie peut facilement tomber dans le piège du greenwashing. Pour ne plus se faire duper, deux solutions s’offrent à nous.
Les labels nous offrent des garanties quant à la nature et à la qualité biologique des produits cosmétiques certifiés. Leur présence reste donc (normalement) un gage de confiance
>>> A lire : labels, comment s'y retrouver?
Si le produit choisi n’affiche aucun label, le seul moyen de savoir s’il est correct écologiquement parlant est de s’intéresser à sa composition ou à la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetics Ingredients). Le hic ? Les non-initiées n’y comprendront pas grand-chose... Mais comment s’y retrouver dans ce charabia latino-scientifique ? En apprenant à repérer en priorité les ingrédients les plus nocifs (voir encadré).
Le site www.laveritesurlescosmetiques.com propose également une sorte de « traducteur » d’ingrédients, très pratique pour les novices en la matière. Enfin, retenons que plus la liste INCI est longue, plus c’est mauvais signe.
© CC/Everypixel
L’association de consommateurs UFC-Que Choisir nous a récemment fait frémir d’angoisse en publiant une liste de 185 produits cosmétiques contenant des substances potentiellement dangereuses pour la santé. Sans oublier l’enquête réalisée par le magazine 60 Millions de consommateurs en octobre 2015, révélant qu’un produit cosmétique sur deux contient « au moins une molécule indésirable ». De quoi se pencher sérieusement sur la question des ingrédients à éviter dans nos cosmétiques. En voici les principaux :
▶le sodium (ou ammonium) lauryl sulfate : dans les shampooings, gels douche, savons, dentifrices... Cet agent lavant et moussant peut provoquer des irritations. À ne pas confondre avec le sodium laureth sulfate, qui est moins irritant.
▶ les parabens : dans les crèmes, laits pour le corps, déodorants, gels douche, dentifrices... Qu’il s’agisse de butylparaben, propylparaben, sodium butylparaben, sodium propylparaben, potassium butylparaben ou potassium propylparaben, ces molécules sont des perturbateurs endocriniens. Il vaut mieux les éviter chez les femmes enceintes, les bébés et les adolescents.
▶ le methylisothiazolinone (MIT) : dans les crèmes, laits pour le corps, lingettes bébé, shampoings... Ce conservateur, tout comme le methylchloroisothiazolinone (MCIT), est un allergène.
▶ le phenoxyethanol : dans les crèmes, laits pour le corps, déodorants, lingettes bébé... Ce conservateur est sérieusement soupçonné d’être nocif pour le foie et le sang des bébés.
▶ le triclosan : dans les dentifrices, déodorants, bains de bouche, savons intimes... Cet agent antibactérien est suspecté d’être un perturbateur endocrinien, agissant sur les oestrogènes et la fonction thyroïdienne.
Pour être vraiment sûre de la composition des produits que l’on achète, le site d’UFC-Que Choisir propose de télécharger sa “carte-repère des molécules toxiques” à éviter dans les cosmétiques, à garder sur soi et à regarder lors de ses achats : www.quechoisir.org.
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