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Charlotte Wadrawane, douceur et engagement

Charlotte Wadrawane, douceur et engagement
© Sophie Mendès // Légende : CHarlotte à Nakété, le champ familial, au milieu de ses hibiscus sabdariffa, appelés aussi oseille de Guinée. La cueillette se fait pendant les mois de juin et juillet.
 

Depuis le mois de juin, on trouve sur les étals des marchés de Maré des petits pots de confiture couleur groseille. C’est Charlotte Wadrawane, plus connue sous le nom de Pa Wéané, qui mitonne et vend ce délice qu’on appelle ici confiture de jam.

 Elle porte bien son nom cette confiture des confitures, inhabituelle, préparée à partir des fruits de l’hibiscus sabdariffa. Alors que son jus, le bissap, est connu sous les cieux tropicaux, à Maré, Charlotte se souvient avoir toujours cuisiné et dégusté la confiture de jam préparée avec les fruits du champ de ses parents. Ils les cultivaient déjà quand elle est née, il y a 73 ans. Mais la plante a fini par disparaître de l’île.

C’est au début des années 90, au cours d’un voyage professionnel à Ouvéa, que Charlotte reconnaît la fleur de son enfance et en rapporte des graines. Elle retrouve très vite les gestes et les saveurs qu’elle avait gardés en mémoire. Elle commercialise sa confiture de jam dès 1994 et fait ainsi renaître la première des confitures de Maré.

« C’est une culture facile qui ne demande pas d’entretien autre que d’ôter les mauvaises herbes autour »,

avoue humblement Charlotte. Néanmoins, la cueillette est longue et demande de la patience. Chaque fruit doit être prélevé avec délicatesse pour ne pas abîmer la branche sur laquelle d’autres fruits poursuivent leur maturation. Elle est souvent aidée dans cette tâche par sa belle-sœur et son frère, Kiam.

Jusqu’à cette année, elle ne connaissait pas le nom de ce fruit qu’elle manie depuis si longtemps. C’est son petit-fils, Billy, qui lui parle du bissap après une recherche sur Internet. Depuis, elle appose des étiquettes « confiture de bissap » sur les petits pots qu’elle vend sur les marchés de Maré, ou qu’elle envoie à Nouméa où sa fille poursuit l’écoulement de sa production. Une fois la période de cueillette passée, c’est au mois d’août que Charlotte cherche l’endroit où elle plantera les graines qui feront la saison suivante. Chaque année depuis plus de vingt ans, Charlotte produit cette confiture qui fait sa réputation, comme une douceur offerte aux autres.

Confiture et droits des femmes

Hasard ou coïncidence, sur cette même période, Pa Wéané devient responsable de la mission aux droits des femmes de l’antenne provinciale de Maré. Après avoir voué ses premières années de vie de femme à l’éducation de ses enfants et petits-enfants, Charlotte dédie un autre pan de sa vie aux femmes de son île, de 1991 à 2010, quand elle prend sa retraite. « Avant d’être nommée par la province des Îles, je m’occupais déjà des femmes du groupe des femmes de l’église évangélique de Maré, dont j’ai été présidente pendant douze ans. » Son regard traduit la douceur, la tolérance et l’empathie, des qualités humaines grâce auxquelles elle a contribué à la création d’associations de femmes en tribus, jusqu’à la naissance de la fédération des associations de femmes de Nengone, en 2009.
À 73 ans, encore très engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, elle ne manque pas une occasion de montrer son attachement à ce combat. La douceur de sa confiture n’a d’égale que le sourire de Charlotte, comme la métaphore d’une vie consacrée à améliorer celle des femmes.

Par Sophie Mendès 

 Elle porte bien son nom cette confiture des confitures, inhabituelle, préparée à partir des fruits de l’hibiscus sabdariffa. Alors que son jus, le bissap, est connu sous les cieux tropicaux, à Maré, Charlotte se souvient avoir toujours cuisiné et dégusté la confiture de jam préparée avec les fruits du champ de ses parents. Ils les cultivaient déjà quand elle est née, il y a 73 ans. Mais la plante a fini par disparaître de l’île.

C’est au début des années 90, au cours d’un voyage professionnel à Ouvéa, que Charlotte reconnaît la fleur de son enfance et en rapporte des graines. Elle retrouve très vite les gestes et les saveurs qu’elle avait gardés en mémoire. Elle commercialise sa confiture de jam dès 1994 et fait ainsi renaître la première des confitures de Maré.

« C’est une culture facile qui ne demande pas d’entretien autre que d’ôter les mauvaises herbes autour »,

avoue humblement Charlotte. Néanmoins, la cueillette est longue et demande de la patience. Chaque fruit doit être prélevé avec délicatesse pour ne pas abîmer la branche sur laquelle d’autres fruits poursuivent leur maturation. Elle est souvent aidée dans cette tâche par sa belle-sœur et son frère, Kiam.

Jusqu’à cette année, elle ne connaissait pas le nom de ce fruit qu’elle manie depuis si longtemps. C’est son petit-fils, Billy, qui lui parle du bissap après une recherche sur Internet. Depuis, elle appose des étiquettes « confiture de bissap » sur les petits pots qu’elle vend sur les marchés de Maré, ou qu’elle envoie à Nouméa où sa fille poursuit l’écoulement de sa production. Une fois la période de cueillette passée, c’est au mois d’août que Charlotte cherche l’endroit où elle plantera les graines qui feront la saison suivante. Chaque année depuis plus de vingt ans, Charlotte produit cette confiture qui fait sa réputation, comme une douceur offerte aux autres.

Confiture et droits des femmes

Hasard ou coïncidence, sur cette même période, Pa Wéané devient responsable de la mission aux droits des femmes de l’antenne provinciale de Maré. Après avoir voué ses premières années de vie de femme à l’éducation de ses enfants et petits-enfants, Charlotte dédie un autre pan de sa vie aux femmes de son île, de 1991 à 2010, quand elle prend sa retraite. « Avant d’être nommée par la province des Îles, je m’occupais déjà des femmes du groupe des femmes de l’église évangélique de Maré, dont j’ai été présidente pendant douze ans. » Son regard traduit la douceur, la tolérance et l’empathie, des qualités humaines grâce auxquelles elle a contribué à la création d’associations de femmes en tribus, jusqu’à la naissance de la fédération des associations de femmes de Nengone, en 2009.
À 73 ans, encore très engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, elle ne manque pas une occasion de montrer son attachement à ce combat. La douceur de sa confiture n’a d’égale que le sourire de Charlotte, comme la métaphore d’une vie consacrée à améliorer celle des femmes.

Par Sophie Mendès 

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