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Merryl, l’heure du changement

Merryl, l’heure du changement
 

Merryl est opératrice horlogère. Un métier minutieux et complexe qui la passionne. Son rêve : devenir la première femme kanak horlogère du pays. Rencontre avec une personne déterminée.

 « Si on m’avait dit qu’un jour je travaillerais dans le domaine de l’horlogerie et, en particulier, de l’horlogerie de luxe, je n’y aurais pas cru une seconde », confie Merryl. Et, pourtant, cette femme de 32 ans est aujourd’hui opératrice horlogère. Elle évolue dans le secteur du luxe dans lequel elle se sent comme un poisson dans l’eau. Un métier très éloigné de son parcours professionnel.


Période chaotique

Après une enfance vécue à Maré jusqu’à l’âge de neuf ans, Merryl passe son adolescence à Nouméa. Une période chaotique. La jeune fille part du domicile familial à 13 ans. Elle squatte chez des copines, dort même dans la rue tout en suivant une scolarité en dents de scie. « J’ai quand même obtenu un CAP restauration hôtellerie et j’ai travaillé dans plusieurs restaurants de Nouméa. »

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Merryl a quitté le métier de la restauration pour une reconversion en tant qu’opératrice horlogère.


Une vie de saisonnière

Fin 2010, changement de vie. Merryl s’envole vers la Nouvelle-Zélande. « Depuis longtemps, j’avais envie de voyager, de quitter mon Caillou, ma vie ici, arrêter de vadrouiller, sortir d’une situation familiale compliquée », précise-t-elle. Chez nos voisin kiwis, elle fait du woofing, l’occasion de faire de belles rencontres qui l’ont enrichie. Elle reste plus d’un an en Nouvelle-Zélande, puis poursuit sa route vers la Métropole où elle pose ses valises sur la côte d’Azur. Elle a 21 ans. « Ce fut un choc culturel pour moi, j’ai découvert un autre monde, loin de la Nouvelle-Calédonie. » Merryl commence une vie de saisonnière, l’été à Villeneuve-Loubet, puis Morzine l’hiver. Entre les deux saisons, elle part en voyage en Thaïlande, au Maroc. « Etre saisonnier, c’est un mode de vie, c’est aimer bouger, être aventurier, accumuler beaucoup d’heures sur une courte durée, mais c’est aussi beaucoup de soirées et de belles rencontres ! » En 2012, elle frappe au culot à la porte du Domaine du Mas de Pierre, à Saint-Paul de Vence. Une force de caractère qui paye puisqu’elle est engagée dans le restaurant de ce resort de luxe qui affiche cinq étoiles. « Nous sommes dans le haut de gamme, un autre monde. Le restaurant gastronomique est magnifique, je n’avais jamais vu autant de couverts sur une table. Au début, j’étais un peu intimidée car il faut faire attention à son langage. J’avais été engagée pour débarrasser les tables mais très vite, j’ai demandé à faire autre chose et je suis passé à la prise de commandes. »


Découvrez notre vidéo "Paroles de Calédoniennes" à la fin de cet article !


Du Costa-Rica au Cap d’Agde

Juillet 2013, départ pour une nouvelle vie au Costa-Rica, à Playa Samarra. « Là-bas, ce fut une grande aventure. J’ai dû apprendre l’espagnol. » D’une nature débrouillarde, Merryl monte un snack, le fast food Dana, spécialités de burgers et de crêpes. « Cela marchait bien. Je travaillais énormément. J’avais investi toutes mes économies dans ce snack. Du jour au lendemain, le propriétaire des murs a vendu et je me suis retrouvée, une main devant, une main derrière. Il ne me restait plus rien. » Coup dur pour la jeune femme. Mais Merryl a cette volonté de ne pas se laisser aller et de rebondir. Elle est engagée dans un hôtel où elle y reste le temps de pouvoir se payer un billet d’avion pour la Métropole. « Je repars à Morzine pour une saison d’hiver où je suis responsable de salle et je gagne très bien ma vie, souligne-t-elle. Puis, pour la saison d’été, je vais au Cap d’Agde, où je suis cheffe de rang au Capao Beach, un grand restaurant au bord de mer. Ce fut huit mois de dingue, le job rêvé d’une saisonnière dans la restauration. » Ce que Merryl aime dans son métier, c’est de faire plaisir aux clients, d’être dans le jus tout en étant très organisée.


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Merryl a pour objectif de devenir la première femme kanak horlogère.


Retour sur le Caillou

En 2015, Merryl doit rentrer en Nouvelle-Calédonie pour des raisons familiales. « Je recommence tout à zéro ici. Je travaille sur le Betico, puis au Pimiento pendant trois ans où nous formions une famille et où j’ai rencontré des gens formidables. » La jeune femme va quitter pendant un an la restauration pour s’adonner à la permaculture à La Foa avec cette envie de retourner à la terre, de se reconnecter à la nature. Elle vend alors des paniers de légumes 100 % naturels. Puis, elle fera un bref retour dans la restauration avant que le destin ne la porte sur une autre voie.

 

Reconversion dans l’horlogerie

« J’ai rencontré, en septembre 2021, Thierry Voiry qui est un horloger réputé à Nouméa. Le courant est bien passé. Un jour, il m’a proposé de m’apprendre le métier pour compléter mon mi-temps dans la restauration, se souvient Merryl. Cela m’a plu tout de suite alors que mon parcours professionnel n’a rien à voir avec ce secteur d’activité. » La jeune femme a commencé cette reconversion en changeant des piles. Depuis, elle approfondit ses connaissances sur les mouvements des montres. « Je suis passionnée par ce métier minutieux et complexe qui demande de la concentration et de la patience, deux qualités qui ne sont pas à la base mes points forts, reconnait-elle. Mais je vois que je suis capable d’y arriver même si parfois je pète un câble ! » Merryl aimerait pouvoir se former en Suisse et en Métropole pour décrocher un diplôme. « Si cela se fait, je serai la première femme kanak horlogère du pays, J’ai dit à Thierry qu’un jour l’élève dépasserait le maître », appuie-t-elle convaincue. Au vue de sa détermination, son objectif devrait être atteint !

Portrait de Frédérique de Jode.


Paroles de calédoniennes avec Merryl

 « Si on m’avait dit qu’un jour je travaillerais dans le domaine de l’horlogerie et, en particulier, de l’horlogerie de luxe, je n’y aurais pas cru une seconde », confie Merryl. Et, pourtant, cette femme de 32 ans est aujourd’hui opératrice horlogère. Elle évolue dans le secteur du luxe dans lequel elle se sent comme un poisson dans l’eau. Un métier très éloigné de son parcours professionnel.


Période chaotique

Après une enfance vécue à Maré jusqu’à l’âge de neuf ans, Merryl passe son adolescence à Nouméa. Une période chaotique. La jeune fille part du domicile familial à 13 ans. Elle squatte chez des copines, dort même dans la rue tout en suivant une scolarité en dents de scie. « J’ai quand même obtenu un CAP restauration hôtellerie et j’ai travaillé dans plusieurs restaurants de Nouméa. »

Photo2 1d09f
Merryl a quitté le métier de la restauration pour une reconversion en tant qu’opératrice horlogère.


Une vie de saisonnière

Fin 2010, changement de vie. Merryl s’envole vers la Nouvelle-Zélande. « Depuis longtemps, j’avais envie de voyager, de quitter mon Caillou, ma vie ici, arrêter de vadrouiller, sortir d’une situation familiale compliquée », précise-t-elle. Chez nos voisin kiwis, elle fait du woofing, l’occasion de faire de belles rencontres qui l’ont enrichie. Elle reste plus d’un an en Nouvelle-Zélande, puis poursuit sa route vers la Métropole où elle pose ses valises sur la côte d’Azur. Elle a 21 ans. « Ce fut un choc culturel pour moi, j’ai découvert un autre monde, loin de la Nouvelle-Calédonie. » Merryl commence une vie de saisonnière, l’été à Villeneuve-Loubet, puis Morzine l’hiver. Entre les deux saisons, elle part en voyage en Thaïlande, au Maroc. « Etre saisonnier, c’est un mode de vie, c’est aimer bouger, être aventurier, accumuler beaucoup d’heures sur une courte durée, mais c’est aussi beaucoup de soirées et de belles rencontres ! » En 2012, elle frappe au culot à la porte du Domaine du Mas de Pierre, à Saint-Paul de Vence. Une force de caractère qui paye puisqu’elle est engagée dans le restaurant de ce resort de luxe qui affiche cinq étoiles. « Nous sommes dans le haut de gamme, un autre monde. Le restaurant gastronomique est magnifique, je n’avais jamais vu autant de couverts sur une table. Au début, j’étais un peu intimidée car il faut faire attention à son langage. J’avais été engagée pour débarrasser les tables mais très vite, j’ai demandé à faire autre chose et je suis passé à la prise de commandes. »


Découvrez notre vidéo "Paroles de Calédoniennes" à la fin de cet article !


Du Costa-Rica au Cap d’Agde

Juillet 2013, départ pour une nouvelle vie au Costa-Rica, à Playa Samarra. « Là-bas, ce fut une grande aventure. J’ai dû apprendre l’espagnol. » D’une nature débrouillarde, Merryl monte un snack, le fast food Dana, spécialités de burgers et de crêpes. « Cela marchait bien. Je travaillais énormément. J’avais investi toutes mes économies dans ce snack. Du jour au lendemain, le propriétaire des murs a vendu et je me suis retrouvée, une main devant, une main derrière. Il ne me restait plus rien. » Coup dur pour la jeune femme. Mais Merryl a cette volonté de ne pas se laisser aller et de rebondir. Elle est engagée dans un hôtel où elle y reste le temps de pouvoir se payer un billet d’avion pour la Métropole. « Je repars à Morzine pour une saison d’hiver où je suis responsable de salle et je gagne très bien ma vie, souligne-t-elle. Puis, pour la saison d’été, je vais au Cap d’Agde, où je suis cheffe de rang au Capao Beach, un grand restaurant au bord de mer. Ce fut huit mois de dingue, le job rêvé d’une saisonnière dans la restauration. » Ce que Merryl aime dans son métier, c’est de faire plaisir aux clients, d’être dans le jus tout en étant très organisée.


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Merryl a pour objectif de devenir la première femme kanak horlogère.


Retour sur le Caillou

En 2015, Merryl doit rentrer en Nouvelle-Calédonie pour des raisons familiales. « Je recommence tout à zéro ici. Je travaille sur le Betico, puis au Pimiento pendant trois ans où nous formions une famille et où j’ai rencontré des gens formidables. » La jeune femme va quitter pendant un an la restauration pour s’adonner à la permaculture à La Foa avec cette envie de retourner à la terre, de se reconnecter à la nature. Elle vend alors des paniers de légumes 100 % naturels. Puis, elle fera un bref retour dans la restauration avant que le destin ne la porte sur une autre voie.

 

Reconversion dans l’horlogerie

« J’ai rencontré, en septembre 2021, Thierry Voiry qui est un horloger réputé à Nouméa. Le courant est bien passé. Un jour, il m’a proposé de m’apprendre le métier pour compléter mon mi-temps dans la restauration, se souvient Merryl. Cela m’a plu tout de suite alors que mon parcours professionnel n’a rien à voir avec ce secteur d’activité. » La jeune femme a commencé cette reconversion en changeant des piles. Depuis, elle approfondit ses connaissances sur les mouvements des montres. « Je suis passionnée par ce métier minutieux et complexe qui demande de la concentration et de la patience, deux qualités qui ne sont pas à la base mes points forts, reconnait-elle. Mais je vois que je suis capable d’y arriver même si parfois je pète un câble ! » Merryl aimerait pouvoir se former en Suisse et en Métropole pour décrocher un diplôme. « Si cela se fait, je serai la première femme kanak horlogère du pays, J’ai dit à Thierry qu’un jour l’élève dépasserait le maître », appuie-t-elle convaincue. Au vue de sa détermination, son objectif devrait être atteint !

Portrait de Frédérique de Jode.


Paroles de calédoniennes avec Merryl

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